mercredi 3 novembre 2010

Prospective et politique publique. (*)

Compte-rendu de la conférence (Hâ 32) de Bruno Hérault, sociologue, chargé de mission au Commissariat Général au plan.

Par l'étude des diverses causalités en jeu, la prospective, science récente, est la prise en compte de l'avenir dans les décisions du présent.
De 1945 aux années 1980, en France, l'Etat centralisé est tout puissant dans les prises de décisions: il planifie.On reconstruit le pays, on ne réfléchit pas à l'avenir, l'essentiel étant l'activisme.
Dès les années 1960, la société se fragmente en de multiples groupes sociaux: féministes, étudiants, écologistes...Les valeurs changent, on entre dans une période de doutes. On commence à évaluer les besoins avant de planifier: ce sont les prémices de la prospective.
En 1996, le premier ministre de l'époque ne présente pas le Plan au Parlement: ce sera le dernier.

Aujourd'hui, la société n'est plus de classes ni de strates; elle est composée de multiples groupes d'individus avec chacun leurs intérêts particuliers.
Paradoxalement, les élus continuent de prendre et d'appliquer des décisions d'intérêt général. Ils restent des techniciens de la décision, bonne ou mauvaise, appliquée ou pas, sans forcément correspondre aux besoins de la société.

Mais notre temps est différent; il est plus long, nous vivons plus vieux. Par conséquent, l'anticipation des futurs possibles implique la participation d'un grand nombre d'acteurs, porteurs d'intérêts différents.

La prospective ne peut être utile que si elle contribue au débat public, à la concertation sociale et par conséquent à l'élaboration de la politique publique.

Sylvie Lacoste.

(*) Article publié dans le journal de l'ERF de Bordeaux.

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